Recherches sur les littératures
francophones
Colloque : « Pour le peuple, par le
peuple, contre le peuple :
l’imaginaire social du peuple dans
les littératures francophones d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et de la
Caraïbe »
Université de Montréal • Université
Concordia
11-12 mai 2012
Résumés des communications
Zineb
Ali-Benali
Université
Paris 8
Paris
– France
« Le peuple ? Là
où on ne l’attend pas »
Par le peuple et pour le peuple. La
devise fut celle du FLN qui s’imposa en Algérie pendant et après la guerre de
libération comme le représentant du peuple, dont il n’était que l’émanation.
Frantz Fanon demandait à l’intellectuel, voleur de feu des universités
occidentales, de se mettre à l’écoute du peuple, à l’école du peuple. Le peuple
était ainsi la référence absolue et finale de tout objectif politique mais
aussi de toute création «
authentique ».
Mais après les indépendances, que
fait-on de la langue (ou des langues) du peuple, notamment de la langue amazigh
et de ses variations, et de sa culture, surtout orale? Le fantasme de la langue
unique, posée en langue de l’identité, entraîna la répression des autres
parlers. De même, les productions dans les langues populaires, tant en amazigh
qu’en arabe populaire, furent marginalisées du côté du folklore, tenu loin dans
le passé.
Dans la production écrite, La
répudiation de Rachid Boudjedra marque une rupture dans le consensus
discursif. Ce roman sera suivi par d’autres textes qui interrogent, à leur
façon, la notion de culture du peuple. Assia Djebar dans La femme sans
sépulture continue à être la « sourcière des voix ensevelies ». Yasmina
Khadra et Boualem Sansal, quant à eux, reprennent la forme du roman policier
pour dresser la figure de l’enquêteur honnête qui se tente de barrer la route
des « grands ».
Il s’agira dans cette communication
d’interroger ce rôle de la littérature comme bousculement des légitimités
politiques, remise en causa des élaborations mémorielles et perturbation
figements qui accompagnent les pouvoirs autoritaires.
Kodjo
Attikpoé
Université
de Montréal
Montréal
– Canada
« Le bar :
poétique d’un lieu populaire »
Parmi les diverses configurations de l’espace à
l’œuvre dans la fiction romanesque africaine (contemporaine) d’expression
française, le bar apparaît comme un topos dont la récurrence semble s’inscrire
dans une dynamique de transgression des codes esthétiques et discursifs. Il
représente certes un lieu de réjouissance – qui participe de la dimension
jubilatoire du récit –, mais il s’avère surtout un espace semiotisé, un espace
où s’articulent des existences minuscules. Marqué par une forte socialité, le
bar agit alors comme un lieu de paroles, un lieu de narration des récits de
vie, un lieu pour philosopher sur l’existence.
Il s’agira ici d’examiner la représentation de ce
lieu populaire d’un point de vue sémantique et esthétique. Nous nous
attacherons également à appréhender la valeur du langage commun, du discours
émanant du petit peuple au sens où l’entend l’écrivain camerounais Patrice
Nganang. Pour celui-ci, il importe de redéfinir la notion de littérature
africaine à partir de « l’idée. » Par ce terme, il entend, entre
autres, « le lieu à partir duquel le langage de la rue
de chez nous pose des questions et se fait philosophie. » (Manifeste
d’une nouvelle littérature africaine. Pour une écriture préemptive, 2007).
Catherine
Awoundja Nsata
Université de Yaoundé I
Yaoundé – Cameroun
« Quête
identitaire et dénonciation postcoloniale, une analyse actancielle du Vieux
nègre et la médaille de Ferdinand Oyono »
Ferdinand Oyono est l’une des figures emblématiques
de la littérature camerounaise postcoloniale. À l’instar des auteurs de sa génération,
son combat est une quête identitaire. Toutefois, à la verve satirique et au ton
incendiaire de Césaire ou d’Eza Boto, « le vieux nègre» oppose son
humeur gaie. Le romancier rit et invite son lecteur à rire de ses misères pour
ne pas en pleurer. Le peuple devient à la fois sujet et objet d’une écriture
travestie. Dès lors, quelle image ce travestissement renvoie-t-il de l’objet de
son discours?
La présente réflexion s’appuie sur la narration
d’un texte s’inscrivant dans la littérature francophone de l’Afrique
subsaharienne. Le Vieux nègre et la
médaille est un roman original fondé sur un paradoxe saisissant : le
drame de Meka, le drame de l’Africain mal à l’aise entre deux mondes, deux
cultures, est présenté sur un ton comique dont seul le créateur maîtrise le
secret. L’étude de la diégèse permet de mettre en évidence les forces agissantes
à travers une analyse des couples actanciels. Grâce à un discours polyphonique,
le romancier communique non pas sa pensée, mais une pensée commune à un peuple.
Il délègue son pouvoir diégétique à un narrateur qui produit le texte.
Meka incarne l’Africain humilié : les multiples voix
qui se font entendre dans l’œuvre aident Oyono à présenter une vue panoramique
de l’expérience d’un peuple en termes de langages de savoir et de comportement.
Véronique
Chelin
Université
de Montréal
Montréal
– Canada
« Alain Gordon-Gentil,
ou le polar à la sauce mauricienne »
Dans les littératures francophones
d’Afrique, du Maghreb et de la Caraïbe, un corpus d’œuvres appartenant aux
genres dits « populaires » intéresse maintenant la critique dans la
mesure où il contribue à la transformation et au décentrement des canons
littéraires. En témoignent les travaux de Françoise Naudillon à propos du polar
africain et de Christiane Ndiaye à propos du roman sentimental caribéen. Or, si
l’on regarde du côté de l’océan Indien, l’on constate que le roman de
l’écrivain mauricien Alain Gordon-Gentil, intitulé Devina et publié en 2009 chez Julliard, participe du même
phénomène. S’il s’agit bien d’un roman policier, il reste que certains choix
narratifs et esthétiques de l’auteur posent la question de la transgression
générique. Une transgression qui semblerait même s’imposer au sein du contexte
sociopolitique mauricien. Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur la
pertinence de qualifier ce roman et son auteur de « populaires ». Dans
un deuxième temps, nous ferons une brève présentation du roman policier comme
genre populaire et de ses traits fondamentaux. Dans un troisième et dernier
temps, nous procéderons à l’analyse du roman afin de démontrer en quoi il
s’agit d’un texte hybride, d’un texte qui peut se réclamer du genre policier
tout en modifiant certains éléments fondamentaux du genre. En somme, notre
étude montrera que si cette œuvre s’approprie bien une certaine tradition
populaire, elle opère tout de même une forme de décentrement du canon en
modifiant certains paramètres afin qu’ils conviennent mieux à ce contexte
sociopolitique particulier.
Cheikh
M. S. DIOP
Université
de Ziguinchor – Sénégal
« Littérature
sénégalaise et réadoption populaire »
Il existe au Sénégal un art du spectacle très populaire,
le théâtre « amateur » qui, contrairement à son
concurrent, le « théâtre d’élite », hérité de Bingerville et de
William Ponty, n’est pas issu ni d’un milieu professionnel ni de la littérature
dramaturgique. Il est né de l’initiative d’artistes « formés dans le
tas » d’une culture orale gagnée par la révolution audiovisuelle. Parmi
eux, on compte des « lettrés » (souvent scénaristes ou metteurs en
scènes) qui ont envie de faire découvrir à une masse non alphabétisée en
français les textes littéraires (notamment des romans) adaptés et traduits dans
une langue nationale, le wolof. En étudiant le phénomène de cette transposition
de la fiction écrite à la scène audiovisuelle, nous pouvons percevoir également
comment ce théâtre dit « amateur » restitue au peuple une littérature
née de son imaginaire social, quoi qu’écrite dans une langue (officielle) venue
d’ailleurs. Comment le poème de Birago Diop Souffles
ou son conte Sarzan-le-fou sont lus
ou joués par la troupe Daraay Kocc,
l’une des premières à faire découvrir, par le biais de la télévision nationale,
la production littéraire sénégalaise? Que reste-t-il d’Une si longue lettre de Mariama Bâ, de La Collégienne de Marouba Fall,
du Revenant d’Aminata Sow
Fall, de Goorgoorlu la bande dessinée de T.T. Fonse publiée
dans l’hebdomadaire satirique Le Cafard
libéré, une fois traduits et
transposés au petit écran?
Christiane
Félicité Ewané Essoh
Université
de Yaoundé I
Yaoundé
– Cameroun
« La Dynamique de
l’oralité dans l’œuvre romanesque de Charly Gabriel Mbock. Perspective
Guillaumienne »
Cette
communication propose une analyse guillaumienne de la dynamique exercée par les
marques de l’oralité dans l’espace littéraire camerounais. Le point de départ
de cette réflexion est à rechercher dans le constat de la fréquence des
proverbes qui émaillent l’œuvre romanesque de Charly Gabriel Mbock, à
savoir : Quand saigne le palmier et La croix du cœur. Dans ces romans, la
mondialisation des cultures passe parfois par l’enchevêtrement des genres. Dans
cette logique, le principe de la souveraineté du sujet parlant et celui de la
représentation acquièrent une portée croissante.
La
linguistique guillaumienne, encore appelée psychomécanique du langage offre un
réseau conceptuel qui nous paraît apte à éclairer les mécanismes sous-jacents
aux actes de langage indirects comme les proverbes faisant l’objet de la
présente étude. Il faut particulièrement mentionner « les univers de
croyance », « les visées de discours » (ou intentions de
communication) et « la représentation pré-énonciative » (instance de
formalisation des énoncés). Soulignons que les proverbes constituent de
véritables codes, même si nécessairement, ils sont appelés à fonctionner comme
un appui à la double perspective narrative et descriptive.
Qu’est-ce
qui en profondeur motiverait le recours à l’oralité? Quel pourrait être le
rapport de l’oralité à l’écriture? Quelle serait la rentabilité de cet
enchevêtrement? En d’autres termes, dans quelle perspective l’oralité se
combine-t-elle à l’écriture?
Après
avoir mis en évidence l’influence croisée qui existe entre l’écriture et
l’oralité, nous montrerons que cet enchevêtrement est, au-delà de la
multi-culturalité, un moyen de garantir à l’expression francophone sa pleine
efficience.
Karen
Ferreira-Meyers
Université
du Swaziland
Mbabane
– Swaziland
« La
représentation du peuple dans des romans policiers africains : le cas du
Botswana anglophone et du Gabon francophone »
La
représentation du peuple africain, dans quelle mesure est-elle semblable dans
des textes anglophones et francophones? Afin de répondre à cette question,
j’analyserai la façon dont Michael Stanley, dans ses trois romans policiers
centrés sur le surintendant Bengu : A Carrion Death, Deadly
Trade, Death of the Mantis, a été capable d’éviter les écueils
majeurs identifiés dans la série d’Alexandre McCall autour de Mma Ramotswe,
première dame détective. Les deux « séries » se situent au Botswana, mais,
tandis que McCall Smith « glorifie » cet environnement, le duo
d’écrivains Michael Stanley offre au lecteur une vision plus semblable à la vie
réelle du Botswana du 21e siècle. Ensuite, il s’agira de comparer
cette double vision anglophone à quelques exemples de la littérature policière
francophone africaine, en particulier les trois romans policiers de l’écrivain
gabonais Janis Otsiemi, intitulés Peau de balle (2007) dans lequel,
au-delà de l’intrigue policière, tout un pan des travers de la société
gabonaise contemporaine est dévoilé (misère de la jeunesse sans emploi,
violence, corruption des forces de l’ordre) ; La vie est un sale boulot
(2009) et La bouche qui mange ne parle pas (2010) qui continuent dans la
même veine : corruption, magouilles omniprésentes, réussite de quelques-uns,
violence de la rue, désespoir, police, poids du pouvoir, débrouille et meurtres
rituels.
Touriya
Fili Tullon
Université
Lumière Lyon 2
Lyon
– France
« Parler au nom du
peuple arabe en écrivant français »
Après
avoir caressé le rêve romantique d’être la voix de ceux qui n’ont pas de voix,
l’écrivain francophone en arrive à s’interroger sur les limites de la
représentation dans le texte littéraire. Dès lors, certains auteurs usent du
peuple non plus comme d’une thématique mais plutôt comme d’une voix travaillant
le texte en profondeur et faisant basculer les limites génériques et
auctoriales.
Des
exemples de la littérature francophone dite de « l’immigration » et celle des
pays du Maghreb et du Machrek nous permettront de voir comment le paradigme du
peuple peut faire trembler l’écriture sur ses bases ou renvoyer à l’aporie
consistant à écrire pour le peuple dans une langue qui n’est pas la sienne : où
l’interrogation sur la langue d’écriture permet aussi de saisir une image diffractée
du peuple.
Sélom Gbanou
University
of Calgary
Calgary
– Canada
« Crimes
et état criminel : secrets populaires dans la prose de Théo Ananissoh »
Par
l’oxymore ‘secrets populaires’, la communication outre le flou qui entoure la
notion même de populaire, voudrait interroger la présence et l’absence du
peuple dans le système de bavures politiques institutionnalisé en Afrique qui
est au cœur de la fiction narrative de l’écrivain germano-togolais Théo
Ananissoh. D’une part, il s’agit d’une écriture qui traque sous le mode du
polar les crimes diligentés par l’État contre son propre peuple, de l’autre
d’une écriture qui questionne les motivations profondes qui portent la
conscience populaire dans son soutien implicite ou explicite à l’État-bourreau
dont il devient fatalement la victime consentante en gardant secret ce qu’elle
sait ou ce qu’elle voit.
Auteur
de quatre romans : Territoires du Nord (1992), Lisahohé
(2005), Un reptile par habitant (2007), Ténèbres à midi (2010),
la prose narrative de Théo Ananissoh est en tout point un regard critique sur
cette entité nommée Peuple que l’appareil politique massacre ou au nom de
laquelle il exile, assassine avec une armée sensée pourtant protéger ledit
peuple. Une telle conception oriente l’écriture de Théo Ananissoh vers le roman
policier avec des personnages désabusés qui, à travers une observation
perspicace mais désintéressée, une investigation à des fins simplement
informatives mais révolutionnaires s’engagent contre la machinerie et les
machinations politiques en dénudant les sournoiseries, les méthodes subtiles de
ces assassinats dont tout le monde connaît les auteurs mais que personne n’ose
dénoncer par peur des représailles. La communication vise à démontrer que par
le choix de l’intrigue policière comme représentations des intrigues
criminelles de l’État dictatorial contre son propre peuple, Théo Ananissoh
invite à voir en le peuple le pourvoyeur de son propre sort par ses silences,
sa complicité voire son ignorance.
Nadia
Ghalem
Écrivain
Montréal
– Canada
« L’évocation
littéraire de la mémoire au Maghreb »
Par
le biais de la littérature, les mémoires se mesurent, voire se confrontent en
se basant sur l’Histoire réelle ou revisitée. Pourtant l’Histoire est, en
principe l’évocation, soumise à une
approche déontologique, des faits.
Pour
ce qui est des littératures du Maghreb en général, on assiste à des tentatives
de récupération ou de revendications identitaire et historique sur les deux
rives de la Méditerranée. Si la politique et la religion ne sont pas
directement abordées, elles laissent entrevoir en filigrane des questionnements
aussi intenses que préoccupants. Les Algériens par exemple et les Maghrébins en
général veulent une histoire racontée par eux-mêmes sur eux-mêmes. Donc
Histoire, mémoires et identité, est-ce le meilleur moyen de rejoindre le peuple
qui veut avant tout qu’on lui parle de lui? Pour qu’il cesse de se sentir
étranger à lui-même.
L’émir
AbdelKader, Tahar Haddad ou plus près de nous, Mouloud Feraoun, Malika
Mokeddem, Driss Chraïbi, communiquent les questionnements et tentatives
d’adaptation à une réalité traumatisante. Ainsi, l’existence de fraternités comme celle du docteur Frantz
Fanon qui, à l’écoute de ses patients algériens a élaboré : « Les damnés de la terre »
n’a rien perdu de son acuité.
Katia Gottin
Northwestern University
États-Unis
« Le paradoxe de
l’écriture haïtienne dans Les cloches de La Brésilienne de Gary Victor »
Dans
Les cloches de La Brésilienne, l’auteur haïtien Gary Victor met en
scène, dans cette énigme policière, l’enquête qui mènera Azémar Dieuswalwe dans
les méandres de la société haïtienne. Gary Victor est l’auteur le plus lu en
Haïti. Mais le lectorat haïtien est constitué majoritairement des classes
sociales privilégiées. Comment écrire pour les classes populaires qui ne lisent
pas?
Tout
d’abord, dans Les cloches de La Brésilienne, Il faut signaler le rôle
majeur que la langue joue pour répondre à cette question. Plus proche de la
créolité de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Jean Bernabé que de la
créolisation d’Édouard Glissant, l’œuvre de Gary Victor cherche à faire le portrait
d’une société haïtienne en souffrance,
en usant du français haïtien. Le français dont use Gary Victor se
caractérise par l’insertion dans la langue française de termes spécifiquement
haïtiens. Yanick Lahens parle d’une « schizophrénie linguistique ».
Ensuite,
à travers les genres littéraires qui caractérisent Les cloches de La
Brésilienne, Gary Victor s’adresse directement au lectorat populaire
haïtien. Mélange de roman policier et de roman fantastique, Les cloches de
La Brésilienne offre au lecteur une narration fantasmagorique qui s’inscrit
dans la réalité haïtienne.
Dans
cette communication, je propose à la lecture de Les cloches de La
Brésilienne, de mener une réflexion sur la possibilité de créer une
littérature pour les classes populaires.
Catherine
Groleau
Université
Laval
Québec
– Canada
« Genres,
registres et inventions dans Et si Dieu me demande, dites-Lui que je dors de
Bessora »
Bessora
est une auteure d’origine « gabano-helvético-belge », elle est docteure en
anthropologie. Établie à Paris, elle écrit depuis 1999, avec la parution du
surprenant 53 cm. En marge des classifications, mais les embrassant
toutes en guise de compromis symbolique, l’auteure a développé, au fil de ses
publications, une écriture de la dérision qui convoque à l’envi genres,
registres et pastiches divers. Dans Et si Dieu me demande, dites-Lui que je
dors, Bessora dialogue avec la poésie, le carnet de voyage et la
science-fiction. Chacune des couches de la trame œuvre à la mythification de l’écrivain,
désigné comme Créateur d’univers.
Nous
voudrions observer comment, dans la profusion de l’écriture, une réflexion se
déploie sur la société, l’histoire et son peuple, en commandant un tissu de
références. Ne souffrant d’aucune hiérarchisation, Bessora déploie un univers
touffu, mais cohérent, à la jonction de la mythologie grecque, de la pop de
Lori, des hôtels miteux de l’Ouest du Cameroun et du laboratoire scientifique
de Dalí i Domenech. Analysant les écarts des genres, le mariage des registres,
nous aimerions interroger le regard contemporain de l’auteure, ancré dans une
actualité vive et ravivée, sur une société toujours mouvante. Vers quelles
sphères se destine l’imaginaire cosmopolite (de tous les lieux, de tous les
champs) que Bessora déploie vis-à-vis sa position métis, érudite et
diasporique? Comment ce brassage des références survit au traitement de l’ironie
et de la vulgarité?
Emmanuel Kayembe
Kabemba
University of Cape Town
Cape
Town – Afrique du Sud
« Quand la
périphérie s’insurge contre le centre. L’imaginaire social du peuple chez Pius
Ngandu Nkashama »
L’œuvre
de Pius Ngandu Nkashama se caractérise par des techniques d’écriture hybrides,
qui convoquent un lectorat élitiste autant qu’elles représentent un public
élargi, populaire. Elle ressortit à une esthétique paradoxale, constituée d’un
mélange chaotique d’oraliture et d’écriture, de trivialité, d’ironie et de
sérieux, d’obscurité et de clarté. Ce dispositif détonant, par lequel l’œuvre
voudrait s’arracher au cercle étroit d’une consommation purement scolaire et
académique, prend en charge toute une philosophie du style et de la réception
tournée essentiellement vers la culture populaire de celui que Ngandu considère
comme le lecteur idéal des littératures africaines, à savoir le peuple africain
lui-même. Car l’intention de l’auteur, déclarée publiquement dans ses essais de
critique littéraire et mise en jeu dans sa fiction, consiste ici à produire une
littérature totale, qui puisse se forger son propre « orbite de gravitation ».
Une littérature qui reflète, loin des instances jugées « aliénantes » du centre
franco-parisien, la manière dont un peuple dominé s’approprie le langage et
l’espace, en les marquant de ses propres fantasmes et de ses propres
mythologies. Notre propos est d’étudier comment l’inscription de l’imaginaire
populaire africain dans la trame de l’œuvre, imaginaire qui privilégie l’obscène,
le passionnel, l’onirique, la transe et la folie, met en crise les codes
linguistiques, éthiques, esthétiques et aléthiques officiels et suggère comme
un « triomphe des valeurs du sud sur celles du nord ».
Etienne-Marie
Lassi
University of Manitoba
Winnipeg – Canada
« La ‘vérité
d’en-bas’ : rumeurs et légendes urbaines dans les contes citadins de Patrice
Nganang »
Pour
démentir une information qui la mettait en cause dans la presse, une autorité
politique camerounaise aurait déclaré que « la vérité vient d’en haut et la
rumeur vient d’en bas ». L’objectif ici était de discréditer l’information en
dévalorisant la source. Mais la fameuse phrase a été récupérée par le discours
populaire pour valider ses prises de position et il n’est pas rare d’entendre
des colporteurs de rumeurs affirmer que « la rumeur vient d’en haut ». En
réalité, ce sont les paroles, les décisions et les actions des plus hautes
autorités du pays qui nourrissent la rumeur et les légendes urbaines,
lesquelles se présentent finalement comme une lecture populaire des grands
enjeux politiques. C’est cela qui justifie peut-être le choix de Patrice
Nganang d’emprunter le mode d’expression de la rumeur pour analyser l’histoire
contemporaine du Cameroun dans L’invention du beau regard.
L’objectif
de ma communication sera de montrer comment, à partir des « histoires qui se
racontent à Yaoundé, de bar en bar, de rumeur en rumeur… », Patrice Nganang
décrit les conditions sociopolitiques postcoloniales dans une perspective populaire.
Plus concrètement, il sera question de démontrer que le recours à la rumeur et
aux légendes urbaines permet au romancier d’intégrer le peuple à son œuvre en
transcrivant les angoisses, les craintes ainsi que les désirs des couches
sociales les plus basses, dans un langage qui leur est familier. On s’appuiera
sur les théories sociales et psychologiques de Jean-Noël Kapferer, de Nicholas
DiFonzo et Prashant Bordia ainsi que de Ralph Rosnow et Gary Alan Fine qui
toutes envisagent la rumeur comme un moyen populaire mis en œuvre pour intégrer
l’inconnu au familier et combattre l’incertitude sociopolitique et
affective.
Marilyn
Lauzon
Université
de Montréal
Montréal
– Canada
« Raconter le
peuple : regard mitigé dans Assèze l’Africaine de Calixthe Beyala
»
Le
domaine de la paralittérature, dans lequel s’inscrit le roman populaire, se définit
par opposition au champ de la culture lettrée ; cette relativité intrinsèque de
la définition du paralittéraire ou du populaire pose évidemment problème.
Quelle production peut véritablement être qualifiée de populaire? Pour répondre
à cette question, Bernard Mouralis (Les contre-littératures : 109) propose
d’étudier « l’origine, le destinataire, le contenu de l’œuvre ». Ce sont ces
pistes qui nous permettront d’évaluer selon quelles modalités le roman Assèze
l’Africaine de Calixthe Beyala participe de la culture populaire — si l’on
peut toutefois dire qu’il y participe.
En
effet, si un discours sur le peuple apparait de façon évidente dans le roman de
Beyala, peut-on dire qu’il s’agit aussi d’un discours du peuple, en regard de
l’opposition que propose encore Bernard Mouralis (Ibid. : 155)?
Calixthe Beyala, tout comme Assèze, sa protagoniste, en raison de son enfance
dans un village camerounais, suivie d’un exil pour Paris, pose le problème
d’une origine ambiguë, ni tout à fait populaire, ni tout à fait bourgeoise ou
intellectuelle. Cette position particulière soulève évidemment des enjeux
taxinomiques, mais permet également — que le récit puisse, ou non, être qualifié
de populaire — d’observer le peuple, à la fois connu, mais distant, selon le
point de vue bien particulier du narrateur ou de l’auteur exilé.
Dans
Assèze l’Africaine, l’enfance vécue dans le village « le plus arriéré du
Cameroun » (Beyala, 1994 : 17) est
ainsi décrite à travers le prisme de la vie aisée à l’occidentale, ce qui mène
à une narration tantôt empathique, tantôt cynique à l’égard du peuple. Je
propose donc d’approfondir, dans ma communication, les différentes particularités
d’Assèze l’Africaine en regard de la notion du populaire. Également, je
souhaite relever le caractère polyphonique du roman de Beyala en exposant les
différents discours sur le peuple tenus tout au long du récit.
Laté B. Lawson
Hellu
University of Western
Ontario
London
– Canada
« L’écriture
populaire de Félix Couchoro : la perspective linguistique et littéraire »
Dans
l’œuvre littéraire de Félix Couchoro (1900-1968), que la critique
universitaire, quoique rare, a associée à l’une des initiatives pionnières sur
le continent africain en termes d’intégration d’une écriture populaire, reste à
découvrir du point de vue de l’insertion de l’intentionnalité populaire dans
son intelligibilité. Si, pour l’écrivain et le paradigme du peuple, la question
de l’écriture relève d’une communication didactique et sociale, la réflexion
proposée ici vise à cerner la relation esthétique et discursive que tisse un tel
couple herméneutique dans les romans de l’écrivain, figure d’importance dans
les premières générations des écritures francophones.
Alphonse
Mbuyamba Kankolongo
Université
de Kinshasa
République
démocratique du Congo
« La
représentation du ‘peuple’ dans la littérature congolaise de langue française
»
Les
principaux thèmes que les écrivains abordent à propos du « peuple »
congolais sont peints à travers des tableaux de la vie, avec toutes ses
péripéties, ses hauts et ses bas, ses espérances et ses déceptions, ses efforts
et ses luttes, ses souffrances et ses
joies qui défilent sous nos yeux.
Donc,
l’image du « peuple » qui se dégage des textes qui s’y intéressent
est celle d’un malaise général des Congolais qui se traduit par une misère
matérielle. Par exemple, dans Misère au point et Fleurs dans la boue,
Kangomba et Tshitungu évoquent les problèmes suscités par le salaire de misère
de l’enseignant. Face aux conditions de vie difficile, une prise de conscience
s’amorce chez le peuple. En témoignent des textes comme Entre les eaux
et Le Bel Immonde, romans de V.Y. Mudimbe, Notre sang, pièce de
théâtre de Mikanza Mobyem, etc. Cette pièce nous révèle chez le peuple
congolais le sens du courage et du patriotisme et qui lutte, en définitive,
pour sa libération.
Ces
thèmes sont-ils nouveaux chez les écrivains congolais? Je ne le pense pas. Car
des thèmes comme ceux de la faim, du logement précaire, du chômage, etc., sont
presque universels et se retrouvent - à divers degrés -, un peu partout. C’est
plutôt la coloration locale qui change, varie.
Awah
Mfossi
Université
de Calgary
Calgary
– Canada
« Écrire la
déterritorialisation : les représentations du peuple chez Émile Ollivier et
Tierno Monénembo »
Les
littératures produites en contexte déterritorialisation – cas des littératures
migrantes, de l’exil - s’inscrivent dans
une dynamique sociale de la double circularité des œuvres. L’espace de
production et celui de réception n’étant toujours pas les mêmes, ces
littératures actualisent la problématique de la survivance du peuple dans
l’univers diégétique, un peuple écartelé entre hybridité culturelle et
sauvegarde des valeurs originelles. Ainsi, les exigences de la réception
amènent à s’interroger sur l’horizon d’attente au cœur de ces œuvres qui
mettent en relief des figures du peuple
à travers des personnages errants, instables et obstinément en quête de
familiarité avec l’espace autre. Cet espace est celui de l’exil, de la
précarité, des rêves, dans lequel, ils recherchent des éléments constitutifs de
leur identité, de l’appartenance à leur peuple, à une culture qui les habite
dans leur errance. Ces différentes représentations inscrivent l’écrivain
déterritorialisé ainsi que le peuple qu’il incarne – implicitement ou
explicitement - dans une sorte de duplicité imaginaire qui veut que les
territoires de départ et d’arrivée soient pris en charge par son écriture et
que la mémoire sociale, celle qu’il a en partage avec les siens, ait une place
privilégiée.
La
communication aura pour objectif d’examiner la typologie, l’espace et le
discours du peuple dans les littératures de la déterritorialisation qui mettent
l’emphase sur les communautés imaginées et imaginaires. Les romans Les
écailles du ciel (1986) de Tierno Monénembo et Passages (1991)
d’Émile Ollivier serviront de matière à cette analyse, où il sera
essentiellement question de montrer comment la dynamique sociale de la
migration dans les récits pose en amont, la délicate question de la précarité du peuple quitté.
Françoise Naudillon
Université Concordia
Montréal – Canada
« Le peuple dans tous ses états : théâtre et roman
populaires aux Antilles »
José
Jernidier est probablement l’un des dramaturges les plus connus en Guadeloupe
mais aussi de la Martinique et de la Guyane et des communautés antillaises de
France où ses pièces ont été plusieurs fois représentées. En effet, le théâtre de José
Jernidier dérange. Non par son côté subversif, mais parce qu’il est un théâtre
populaire et à ce titre décrié par les tenants d’un théâtre
« savant ». Théâtre du peuple à qui il tend un miroir déformé par une satyre grinçante, l’œuvre de
Jernidier dénonce en définitive, à l’opposé de son homologue le romancier
martiniquais Tony Delsham, les errances du peuple. Tony Delsham, auteur le plus
lu aux Antilles, endosse quant à lui les habits de hérault du peuple.
N’affirme-t-il pas : « J’ai donc voulu parler à ceux qui me
paraissent désorientés par l’abandon d’une littérature élitiste qui décidément
laissait trop de monde sur le bord de la route. Il fallait parler au peuple et
non parler au nom du peuple, à des oreilles extérieures distributrices de
lauriers » (Malesky, 2002). Nous nous proposons dans cette communication
d’analyser les stratégies de communication mises en œuvre par ces deux auteurs
les plus populaires aux Antilles.
Esther
Ngomayé
Université
de Montréal
Montréal
– Canada
« L’autonomie de
la littérature camerounaise par le théâtre du peuple? »
Beaucoup
de critiques au Cameroun nient l’existence d’une littérature camerounaise. Ils
peinent à défendre un champ littéraire non institutionnalisé, c’est-à-dire
dûment établi et fonctionnant de manière autonome selon des lois spécifiques.
On pourrait leur donner raison en reconnaissant que si des lois qui régissent
la culture et la littérature au Cameroun existent, cet art doit compter presque
entièrement sur les métropoles occidentales pour ce qui est de sa production et
de sa reconnaissance. Le défaut d’institutionnalisation de cette prétendue
littérature est aussi celui d’un lectorat totalement indifférent. Cependant, si
les réalités ici décrites sont vraies pour le roman et la poésie au Cameroun,
tel n’y est pas l’état du théâtre populaire. Le théâtre a toujours été partie
intégrante de la littérature au Cameroun. D’abord, sous sa forme « sérieuse » à
ses débuts, où les auteurs imitaient les grands classiques des littératures
européennes, celui-ci a été récupéré par le peuple tout au long de l’histoire.
Aujourd’hui, le théâtre populaire a le vent en poupe, tant du côté des auteurs
que de celui du public. Sous ce dernier aspect, il connaît une réception qui
semble mettre en péril le destin déjà compliqué des autres genres littéraires
et des auteurs de théâtre consacrés. Cette réalité s’explique par un certain
nombre de facteurs difficilement exploitables par le roman et les dramaturges
érudits. Quels sont ces facteurs? Quelles formes d’autonomisation de la
littérature camerounaise ce théâtre inscrit-il? Et, à l’heure actuelle des
technologies Web de production de masse (baladodiffusion, télévision-Internet,
informatique en nuage, etc.), comment la littérature camerounaise, par ce
théâtre du peuple, pourrait-elle davantage se démocratiser?
Eugène
Nshimiyimana
McMaster University
Hamilton – Canada
« Imaginaire
populaire et opposition dans l’œuvre de Sony Labou Tansi »
L’œuvre
de Sony Labou Tansi affiche cette caractéristique particulière de puiser dans
les fonds culturel et populaire congolais. Ce ressourcement qui assure
inventivité et créativité constitue l’un des traits de l’originalité sonienne.
L’œuvre de cette polyphonie (où l’irrationnel féconde le cartésien, où le
ridicule réajuste le sérieux tandis que le profane recentre le sacré) ne manque
de soulever des interrogations quant à l’éthos de cette pratique carnavalesque
de l’écriture. Au delà du ludique et de l’agréable, cette communication propose
un regard oppositionnel (Chambers 1991; Terdiman 1985; Lyotard 1976; De Certeau
1980) sur l’œuvre de Sony Labou Tansi pour montrer que l’intégration du peuple
et du populaire (du plus archaïque au plus moderne) est un geste de
revendication « politique » dans un univers où le devenir citoyen est
constamment menacé.
Germain
Nyada
Université
Concordia
Montréal
– Canada
« Entre visibilité
et lisibilité. La représentation de l’enfant-soldat dans le roman francophone :
l’exemple des Aubes écarlates de Léonora Miano »
Si le personnage des marges
longtemps ignoré que constitue l’enfant-soldat d’Afrique a finalement fait une
entrée – encore que timide – dans le texte francophone vers les années 1980,
une place essentielle semble lui échoir dans la production littéraire des
quinze dernières années. Que l’on considère les textes à visée testimoniale ou
ceux dont la fictionnalité est avérée, il apparaît clairement que ces textes
évoluent à la charnière du visible et du lisible. Davantage engagée et donc
plus politique qu’artistique, la visibilité vise à une sensibilisation au
phénomène des enfants-soldats. En revanche, la lisibilité cherche à cerner les
contours de ces personnes généralement de condition modeste. Or, dans un texte
littéraire, le visible c’est-à-dire le politique peut se doubler d’une connaissance
historique, auquel cas c’est un discours extérieur qui apporte sa lisibilité au
social. On assiste alors à un entrecroisement de ces deux réalités, lequel nous
semble digne d’intérêt. C’est justement cet aspect que nous entendons élucider
à l’aide du roman Les aubes écarlates (2009) de l’écrivaine d’origine
camerounaise Léonora Miano. Notre propos s’inscrit dans le souci d’analyser la
dimension représentative de l’enfant-soldat qui s’avère n’être au bout du
compte qu’un produit du peuple. Nous poursuivons un triple objectif. Il s’agira
d’abord de ressortir les tentatives de rendre le populaire visible,
c’est-à-dire le parti pris du roman pour le peuple. Ensuite, il sera question
de montrer comment le roman analyse le langage, les croyances, les traditions
et autres modes de penser propres au petit peuple que forment les
enfants-soldats. Enfin, nous allons montrer que la cohabitation entre le
visible et le lisible dans le texte conduit à un télescopage de diverses
perspectives, l’angle de l’auteur se confondant parfois voire souvent à celui
de ses personnages et vice versa.
Désiré
Nyela
Professeur
Université
Sainte-Anne
Halifax – Canada
« L’étau de la
double marge : entre littérature africaine et littérature populaire »
L’un des axes de développement de
la littérature africaine porte sur les littératures populaires dont le roman
policier est l’un des genres les plus emblématiques. Né au dix-neuvième siècle
avec la modernité occidentale, il aura fallu attendre les années 80 pour que
commence l’aventure du polar en Afrique et que, par la suite, les premiers
succès incitent les auteurs les plus établis à arpenter les « boulevards du
populaire », pour reprendre la formule de Jacques Migozzi. Comme on peut le
constater, le roman policier en Afrique est une affaire récente.
Considérée à tort ou à raison comme
une littérature de dénonciation du chaos, de l’absurdité et de la folie d’un
réel par trop arbitraire, la littérature africaine ne s’est pas, d’emblée,
orientée vers les littératures populaires en général et la littérature
policière en particulier, qui, pourtant, fait entre autres sa pâture de
l’arbitraire et de l’injustice. L’on pourrait alors s’interroger sur cette absence
prolongée du genre en Afrique. Quelles pourraient donc être les pièces à
conviction à verser au dossier de la percée tardive du polar dans le continent?
Quel déclic libérateur a permis aux auteurs africains de se décider à bifurquer
vers les sens interdits du populaire? En d’autres termes, comment en sont-ils
arrivés au polar? Telles sont les questions autour desquelles s’articule cette
communication et qu’elle tentera d’élucider.
Emmanuelle
Recoing
Paris-3
– Sorbonne la Nouvelle
Paris
– France
« Violence
populaire et symbolicité coloniale dans Les ténèbres extérieures de Raphaël
Confiant »
Les
romans de Raphaël Confiant présentent la particularité d’appuyer une revendication
identitaire sur les pratiques culturelles populaires antillaises les plus
ordinaires, ce qui revient à définir ces pratiques comme un réseau de signes
exprimant l’originalité et le réel des sociétés des Caraïbes. L’intérêt porté
par l’écrivain aux mœurs populaires lui permet de souligner comment les
sociétés antillaises ont été entièrement forgées par l’hétéronomie d’un projet
colonial, ici fondateur de toute chose et de tout lieu. Une telle historicité
originelle du caractère colonial des sociétés antillaises a induit la diffusion
d’une violence à la fois concrète et symbolique dont rend compte Confiant en
décrivant des coutumes populaires. À cet égard, le roman Les ténèbres
extérieures dévoile la multiplicité des significations sociologiques, historiques,
politiques, économiques et symboliques associées à la violence attestée de la
dictature de François Duvalier, instituée au nom des intérêts du peuple noir
d’Haïti, avec la complicité de bon nombre d’éléments de ce même peuple et qui a
eu pour effet de créer des martyrs en son sein.
Nous
nous proposons de montrer la manière dont Confiant dit ce paradoxe constitutif
du régime de « Papa Doc » en jouant sur la pluralité des acceptions du terme «
peuple », qui peut renvoyer soit à un ensemble d’êtres humains habitant un
territoire défini et ayant en commun une langue, un passé et des coutumes, soit
à un groupe de personnes soumises aux mêmes lois, soit encore à la partie de la
population située au bas de la hiérarchie sociale ou qui peut renvoyer, enfin,
à l’image de la multitude.
Noël
Sanou
Université
d’Ouagadougou
Ougagadougou
– Burkina Faso
« Conter chez les
Bobo et les Senoufo au-delà de l’ethnie et apories contemporaines d’un statut
d’art ‘populeux’ »
Le
conte d’expression africaine participe d’un discours cosmique mis en scène dans
une situation de communication sociale ; ce qui en fait un outil didactique
pour la formation de l’homme et un instrument moral pour la cohésion du groupe
et de ses membres, du groupe avec la communauté des hommes et du groupe avec
l’ensemble du cosmos ; d’où le merveilleux comme mode privilégié pour générer
un monde à l’image de son modèle cosmique avant la rupture initiale et l’entrée
dans l’histoire, dans lequel hommes et animaux dialoguent et s’unissent, les
défauts et les vices sont punis conformément à une réalité précise : les
ruptures dans la Création ne sont pas le fait d’une chute de l’homme pécheur
mais les conséquentes de tout dés-ordre dans un ordre cosmique parfait dans
lequel l’homme n’est pas au centre de la Création mais une créature comme les
autres, une unité ontologique dans la mesure parfaite de la Création. C’est
dire que le conte traditionnel africain, adressé en particulier à un public en
devenir, la jeunesse et l’enfance, fonctionne par excellence sur le mode
initiatique de l’épreuve régulatrice de l’ordre et non sur le mode
polémico-conflictuel de la lutte actancielle du bien incarné contre le mal, les
forts contre les faibles, les forces obscurs contre les forces positives. Le
présent propos vise à montrer le caractère impropre de l’infériorisation
statutaire de ce discours « total » depuis Géneviève Calame-Griaule : un art «
populeux » à l’échelle inférieure de la pyramide de la parole et des rituels
sociaux. L’art du conte n’est-il pas en définitive le terrain de prédilection
d’un art du peuple pour le peuple dont les stratégies et l’éthique
énonciatives, les figures énoncives et énonçantes, les poncifs, les
interactions textuelles subsument les cloisons entre genres, communautés
taiseuses et connaisseuses, les figures transdimensionnelles transcendant les
frontières postulées entre l’agir historique et l’être cosmogonique, et
l’étanchéité des cloisons ethniques postulées par la glose héritière de
l’ethno-anthropologie dogonisante et tous les formalismes discursifs composés à
partir d’ « ethno » (ethnohistoire, ethnoscience, ethnolittérature,
ethnophilosophie).
Ariane Santerre
Université de Montréal
Montréal – Canada
«
Une imbrication étroite : la représentation du peuple et de l’oralité dans Le
coiffeur de Kouta »
Traditionnellement,
les griots assumaient le rôle important de préserver la mémoire collective. Ils
possédaient un savoir qui n’était pas à la portée de tous, mais qui cependant
servait à tout un chacun. Issu d’une famille de griots
malienne, Massa Makan Diabaté délaisse la performance orale pour se consacrer à
l’écriture. Diabaté trahit-il le peuple en
écrivant? Risque-t-il, comme l’a souligné Bernard Mouralis, « de devenir à
son tour un individu privilégié travaillant pour le bien du peuple, un
‘penseur’, chargé d’éclairer les masses »?
Cette communication se propose
d’étudier Le coiffeur de Kouta (1980)
afin de déterminer si Massa Makan Diabaté
écrit davantage pour un public populaire qu’érudit. La lecture du roman soulève
en effet cette question : Le
coiffeur de Kouta est-il un discours du peuple ou un discours sur le peuple
(Mouralis)? Cette interrogation est primordiale puisqu’il existe, à travers
l’histoire littéraire, maints exemples d’écrivains qui, bien que leur but avoué
soit de s’exprimer pour le peuple, le font néanmoins de manière paternaliste.
Le peuple – qui, par métonymie, ne fait qu’un – est souvent représenté comme
étant pur ou, inversement, comme étant sauvage et sanguinaire. En est-il de
même dans le roman de Diabaté? Le changement de médium altère-t-il la visée
sociale vers laquelle tend le rôle du griot traditionnel? La structure et le
contenu du Coiffeur de Kouta seront
les deux voies qu’empruntera cette analyse afin de trouver des éléments de
réponse. C’est en explorant les questions d’oralité et d’écriture, le théâtre kotèba et la forme du conte, puis en
s’interrogeant sur la représentation du peuple dans le roman (c’est-à-dire sur
ce qu’il désire, sur la hiérarchisation du village de Kouta et sur la satire à
l’endroit du regard extérieur porté sur le peuple), que cette communication
pourra arriver à une meilleure compréhension de
l’écriture de Massa Makan Diabaté.
Joubert Satyre
School of Languages and
Literatures
Université
de Guelph
Guelph,
Canada
« Représentations
du peuple chez Gary Victor et Émile Ollivier »
Qu’il appartienne à «la grande
littérature » ou à la paralittérature, le roman haïtien a toujours eu le souci
du peuple, de ce peuple souffrant des dictatures et du sous-développement, mais
luttant inlassablement contre ces formes d’oppressions. En ce sens, on pourrait
dire que le peuple est le principal destinataire de romans que,
malheureusement, il n’a jamais pu lire, à cause de son illettrisme et de son
état de dénuement.
Y a-t-il alors des différences dans
la façon dont le peuple est vu par « la grande littérature » ou par la paralittérature?
Peut-on d’ailleurs parler de paralittérature
dans le cas d’Haïti, car cette notion suppose au moins un public ayant
les moyens de consommer ce prêt-à-lire? Au-delà de ces questions d’ordre
théorique, ma proposition tentera de voir comment Gary Victor, écrivain dit « populaire
» et Émile Ollivier, appartenant supposément à « la grande littérature »,
représentent le peuple.
Cette communication se basera,
entre autres, sur La piste des sortilèges (1996) et La Discorde aux
cent voix (1986).
Josias
Semujanga
Université
de Montréal
Montréal
– Canada
« Du bon usage du
peuple dans le roman africain »
Perçu comme incarnant la majorité
de la population, la figure du peuple est souvent associée à celle du pauvre.
Une topique des lumières, selon laquelle les pauvres en tant que gens de bien
souffrent des peines causées par les riches ou les élites considérées comme les
méchants, associe le peuple à la vertu et les puissants au désordre.
Je voudrais esquisser l’histoire
d’un thème politique du bon usage du peuple dans le roman africain de 1920 à
maintenant, de René Maran à Ahmadou Kourouma en passant par Mongo Béti et
Ousmane Sembene.
Anaïs
Stampfli
Université
Stendhal, Grenoble 3
Grenoble
– France
« Le français
créolisé, fidèle support de la voix du
peuple antillais? »
Les écrivains de la Créolité se
présentent comme « Chantres du petit peuple antillais » et autres « marqueurs de paroles ». De fait,
la voix du peuple occupe une place centrale dans les romans de Patrick
Chamoiseau et Raphaël Confiant. Ils dépeignent (notamment dans Texaco et Eau de Café) une Martinique
populaire des années 1950 où l’enseignement de la langue française n’est pas
encore accessible à tous. Leurs personnages se font ainsi porte-paroles d’une
société qui vacille entre le français et le créole et s’exprime en un français
approximatif et fluctuant.
Non contents de mettre en mots un
parler populaire, Chamoiseau et Confiant s’adonnent à une véritable
esthétisation de cette langue à mi-chemin entre le créole et le français. Et ce
jusqu’à la création d’une tierce langue hybride de leur cru. Parmi les 395 mots
en français « anormal » d’Eau de Café, seuls 93 sont des mots
créoles alors que la plupart d’entre eux (302) sont des néologismes propres à
Raphaël Confiant .
Ce positionnement interlectal nous
amènera à interroger la lisibilité des écrivains de la Créolité. En revisitant
la syntaxe du français, ceux-ci veulent promouvoir la langue créole qui habite
leur français véhiculaire. Ce faisant, ils altèrent la voix du peuple dans la
mesure où ils se l’approprient et la francisent à leur manière. Le français «
chamoisisé » n’est donc plus le fidèle
reflet de la « parole » que le romancier dit « marquer »
tout en n’étant pas non plus familier au lecteur de métropole non-créolophone.
Une double culture semble ainsi nécessaire pour apprécier les subtilités des
romans des écrivains de la Créolité qui se situent à la fois pour le peuple,
par le peuple et contre le peuple.
Mohammed
YEFSAH
Université
Lyon 2 Lumière
Lyon
– France
« Le roman Les
chercheurs d’os de Tahar Djaout. Conflits des imaginaires et des lieux
»
Le roman Les chercheur d’os
de Tahar Djaout (1954-1993) est une œuvre écrite « avec le peuple » dans le
sens où elle introduit l’imaginaire populaire sur les plans esthétique et poétique.
Afin de mieux saisir la notion abstraite de « peuple », il convient de déceler
les discours des classes et des couches sociales, comme fil conducteur
idéologique de cette œuvre. Tahar Djaout a choisi sur le plan esthétique un
genre romanesque hybride, en ayant recours entre-autre aux codes du conte et
aux codes journalistiques. Notre proposition consiste à analyser le sens du
social, par une approche sociocritique, en déclinant la culture orale et l’imaginaire
populaire dans ce roman de Djaout, paru au cœur d’une période où l’Algérie a
connu des bouleversements importants, notamment de ses espaces, urbains et
ruraux. Le conflit des générations, entre jeunes et vieux, que donne à lire Les
chercheurs d’os, à travers les personnages, révèle la lutte latente des
identités dans le rapport des algériens à l’espace.
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Contactez-moi dès aujourd’hui et faites-moi connaître le montant d’argent que vous voulez emprunter.
Mon adresse e-mail est la suivante: Nathalie.dihars@outlook.com
NATHALIE DIHARS
Nouvelle rentrée scolaire, témoignage 2023
RépondreSupprimerJe vie avec des douleurs horribles mais tant que je suis en vie j'ai envie de me battre.
Cette année j'ai décidée de chercher un moyen de travailler pour que mon fils commence bien la rentrée scolaire je ne sais pas encore comment faire mais je trouverais.
Aujourd'hui mon soucie c'est que j'ai besoin d'une voiture pour handicapée
Grâce a Dieu Madame THALIA CLAUDINE CATOR nous aidez, Nous tenons à vous remercier pour l’aide que vous apportez à mon enfant David. Lorsque le grand-père de David vous a contacté, vous avez été très à l’écoute.
pour mon enfant nous avons obtenu un pret de 5,000€ pour sa rentrée scolaire et pour d'autre achat mon enfant et moi son très heureux je vous conseille de faire le bon choix afin de ne pas tomber sur les faux du net. veuillez donc le contacter pour eviter les arnaques.
Merci à tous ceux qui témoignent d'elle; elle est une référence. vous pouvez sans crainte la contacter sur son
e-mail: thalyacator@gmail.com
Pour tout cela je vous remercie sincèrement.
Meilleures salutations,
Esteban Pouzin , 15 septembre
RépondreSupprimerBonjour/Bonsoir à tous
J'ai décidée de laisser ce petit paragraphe pour aider d'autres personnes en besoin tout comme jai eu la chance de tomber sur ce genre de témoignage.
En effet je viens par ces mots témoigner sur les offres d'emprunt d'argent réel par monsieur Phelipot Daniel.
Je suis tombé sur un avis positif sur cette dame Nathaly Lejeune je l'est contacter et en seulement 72 heures j'ai puis avoir un prêt de 5000 Euros.
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Voici son adresse mail : nathalylejeune@gmail.com
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Bonjour à tous, je viens d'Auckland, en Nouvelle-Zélande… Je suis ici pour partager ce message de grandeur uniquement à ceux qui saisiront l'opportunité que la vie leur offrira pour devenir quelqu'un de grand et réaliser leurs rêves. je suis tellement heureux d'avoir reçu le mien de M. Mike. Ma carte ATM vierge peut retirer 5 000 dollars par jour. Je l'ai reçu de Lui la semaine dernière et maintenant j'ai 50 000 dollars par mois. Le guichet automatique vierge retire de l'argent de tous les guichets automatiques et il n'y a pas de nom dessus, il n'est pas traçable et maintenant j'ai de l'argent pour mes affaires et assez d'argent pour moi et ma famille pour vivre. Je suis vraiment heureux d'avoir rencontré M. Mike parce que J'ai rencontré deux personnes avant lui et elles ont pris mon argent sans savoir qu'il s'agissait d'arnaques. Mais je suis heureux maintenant. M. Mike a envoyé la carte via UPS Express Delivery Shipment et je l'ai reçue en 4 jours. Obtenez votre propre carte de lui maintenant, il n'est pas comme les autres escrocs prétendant avoir la carte ATM, il la distribue pour aider les gens même si c'est illégal, mais cela aide beaucoup et personne ne se fait jamais prendre. Commencez à vivre vos grands rêves, à vivre cette vie grande et confortable que vous avez toujours rêvée, contactez par e-mail : (cchacker0002@gmail.com) Notez que ce n'est pas gratuit
RépondreSupprimerJ'ai déjà une carte ATM vierge programmée pour retirer 5 000 $ par jour. Je suis tellement content de cela parce que je l'ai utilisé pour obtenir 200 000 $ déjà. Georg Bednorz Hackers distribue ces cartes pour aider les gens, même si c'est illégal, c'est quelque chose de sympa et il n'est pas comme les autres escrocs qui prétendent avoir des cartes ATM vierges. Personne ne se fait prendre lorsqu'il utilise la carte. Obtenez la vôtre auprès de Georg Bednorz Hackers dès aujourd'hui ! Envoyez un e-mail à georgbednorzhackers@gmail.com
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Vous avez été victime d’une escroquerie sur internet ? Vous n’êtes pas seul, et nous sommes là pour vous aider. L'Organisation de Lutte Contre l'Escroquerie en Ligne (OLEL) s'engage à soutenir les victimes de fraudes en ligne et à travailler sans relâche pour récupérer les fonds perdus. Grâce à notre réseau de spécialistes en cybersécurité, de juristes et de partenaires bancaires, nous mettons tout en œuvre pour maximiser vos chances de récupérer les sommes perdues. Conservez toutes les preuves : Emails, captures d’écran, transactions bancaires – chaque détail compte.
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Plus vous réagissez vite, plus vos chances de récupérer vos fonds sont élevées. Nous nous engageons à vous accompagner tout au long du processus de réclamation, avec transparence et bienveillance. Ensemble, nous mettrons tout en œuvre pour que justice soit faite et que vous retrouviez vos fonds.
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Ne restez pas seul face à l'escroquerie. Agissons ensemble.
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